Le Laos : le voyage de ma vie

Manila parle lao, pense lao, cuisine lao, mange lao… mais il y a encore six mois, elle ne connaissait pas le pays de ses parents. Pour ce voyage initiatique, elle était accompagnée de ses tantes et de sa maman, qui n’était pas retournée au Laos depuis près de 40 ans. Depuis, Manila propose aussi le Laos aux clients-voyageurs de Monde Authentique. Sans doute avec plus de passion encore que lorsqu’elle leur propose Madagascar, les Philippines, la Malaisie et le Cambodge…

Huit mois déjà que je suis partie au Laos, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour me remettre de mes émotions et prendre le temps d’écrire ce post. Car on ne se remet pas si rapidement du voyage de sa vie et puis, entre-temps, je suis allée skier dans les Alpes et les Pyrénées, faire du shopping à Hong Kong et un trek aux Philippines – un premier semestre fort bien rempli, je vous l’accorde !

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Bref. Mille ans (au moins) que j’attendais ce voyage. J’allais enfin découvrir mon pays d’origine et rencontrer ma famille restée au Laos, qui plus est, accompagnée de ma mère et de deux de mes tantes, le bonheur ! Quoique voyager en famille, ce n’est pas toujours facile…
Apres plusieurs heures de voyage (avion + voiture), nous traversions la frontière sud thaïe / lao à pied (grand moment d’émotion pour ma mère qui n’y était pas retournée depuis 1973) pour arriver à Paksé.
Le soir même, nous commencions la soirée par un apéro typiquement laotien avec une bière Lao (bien évidemment) et des criquets grillés ! Oh my God, rien qu’à la vue de ces bestioles j’ai pleuré (vous connaissez tous ma phobie des bêtes)… mais toute ma famille a longuement insisté pour que je goûte et là, surprise, c’était drôlement bon ! Le Laos m’a réconcilié avec les bêtes, ce pays est vraiment formidable…

Notre visite de Paksé fut courte mais intense. Chaque matin nous démarrions la journée par un petit-déjeuner traditionnel : une soupe pho (nouilles de riz, bouillon de bœuf, viande de bœuf coupée en fines tranches, basilic thaï, coriandre, soja, ciboulette asiatique, jus de citron… vous l’aurez deviné, c’était un délice !)

Ainsi nous avons découvert les immanquables (un voyage à la japonaise pour « voir un maximum de choses en un minimum de temps », mais on reviendra, c’est sûr !) : balade au plus grand marché du Laos, le « Talat Dao Heug » pour faire quelques achats typiques (café du plateau des Boloven, thé vert, couennes de porc frites, porc séché…), promenade dans les rues de Paksé, visite du Champassak Palace ou Boun Oum Palace et prière à la pagode Tham Fai, qui renferme l’empreinte de Bouddha…

Bien entendu, on ne pouvait pas manquer le fameux site préangkorien du Vat Phou (en laotien cela signifie le « temple de la montagne », il a été classé au Patrimoine Mondial Historique de l’Unesco en 2001), c’est un lieu tout simplement magique, indescriptible : il faut y aller pour s’émerveiller de la beauté du site ; vous savez donc ce qu’il vous reste à faire ! Nous avons aussi pu admirer la puissance du Mékong aux chutes de Pha Peng (à seulement une quinzaine de kilomètres du Cambodge) et avons pris le temps de pique-niquer en pleine nature aux chutes de Tad Lo et de Tad Fane avec une petite baignade dans les eaux fraîches !

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Notre voyage s’est poursuivi par Vientiane, la capitale du Laos, après une très longue journée de voiture (12 heures, puisque 750 km séparent Paksé de Vientiane). Petit arrêt tout de même en chemin, à Savannakhet, qui nous a donné la sensation étrange de traverser une ville fantôme, car il n’y avait pas grand-monde dans les rues et les maisons semblaient complètement à l’abandon, mais nous avions un ami de France à y saluer.

Vientiane, ville où ont grandi mes parents et où mon cœur s’est chargé d’une émotion intense, était l’une des étapes les plus importantes de notre voyage. Nous y étions pour revoir la famille, bien entendu, mais aussi pour organiser une cérémonie religieuse en mémoire de ma grand-mère, pour réunir ses cendres à celles de mon grand-père et d’un de mes oncles (cela peut paraître étrange, mais nous autres Bouddhistes fêtons les morts, leur faisons des offrandes et croyons en la réincarnation).

J’ai pleuré quand j’ai rencontré pour la toute première fois la petite sœur de ma grand-mère et son mari, parmi les rares personnes de la famille à être restées au Laos pendant la guerre civile. Encore plus au fur et à mesure que je découvrais le passé de mes parents : les maisons dans lesquelles ils avaient grandi, leurs écoles, le lieu de leur rencontre…  bref Vientiane m’a émue !

En outre, c’est une très jolie ville, qui mérite vraiment que l’on s’y attarde. Il y a beaucoup à voir : tout d’abord le symbole de la ville (et même du pays, car il est censé contenir un cheveu de Bouddha), le « Pha That Louang » (de nuit le spectacle est magnifique), le Patuxai (l’équivalent de l’Arc de Triomphe), le Vat Simuong, le Vat Phra Keo, et aussi beaucoup à faire : se promener à pied ou à vélo, flâner sur les nombreux marchés locaux, prendre des cours de cuisine lao…

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Notre voyage touchait presque à sa fin, nous arrivions à la dernière étape : Luang Prabang, ville située au nord de Vientiane, à environ 200 km (une journée de route interminable de 8-9h, car la région est très montagneuse et donc difficile d’accès, mais rassurez-vous, on peut s’y rendre par avion depuis Vientiane). C’est l’une des plus jolies villes d’Asie et malgré sa fréquentation touristique, elle a su préserver toute son intimité et toute son authenticité.

Luang Prabang a été classée au Patrimoine Mondial Historique par l’Unesco en 1995 et invite à la sérénité, notamment grâce à ses nombreuses pagodes. Nous manquions de temps pour tout voir et avons donc orienté notre découverte autour du bouddhisme. Ainsi nous avons prié dans les principales pagodes : Vat Xieng Thong (selon moi, le plus beau temple du Laos), Vat Visoun (le plus ancien de la ville) et le Vat Chom Si (avec une vue imprenable sur toute la ville, les montagnes, Phou Si et même le Mékong), nous avons visité le Palais Royal et Musée National et nous nous sommes recueillies aux grottes de Pak Ou (temple religieux creusé dans la falaise, réunissant des milliers de statuettes de Bouddha).

Mais le moment le plus fort pour ma mère, mes tantes et moi-même a sans aucun doute été la cérémonie des offrandes, le « tak bat ». C’est un peu devenu une attraction touristique, mais pour nous Bouddhistes, c’est une cérémonie religieuse très importante. Nous avions donc revêtu nos tenues traditionnelles laotiennes et attendions avec impatience le défilé des bonzes dans leur robe safran. Plusieurs coups de gong ont retenti pour annoncer l’arrivée des bonzes, alors dans un silence très respectueux nous avons rempli les bats (sacs à aumône) de riz et de fruits. Tout était empreint d’une ambiance mystique et d’une beauté unique : cela valait vraiment la peine de se lever aux aurores !

C’est pour tous ces instants magiques, toutes ces émotions et ces rencontres que j’ai adoré mes premiers pas au Laos. Je reste quand même légèrement frustrée, car mon voyage a été un peu court… il y a donc de grandes chances pour que j’y retourne avant la fin de l’année ! 

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