Eté 2022 : les aéroports européens en suffocation

Manque de main d’œuvre dans les aéroports, grèves de personnel, suppression de vols et de sièges… attendons-nous à un été tellement chaud qu’il sera caniculaire aussi pour les aéroports et les compagnies aériennes en Europe et aux Etats-Unis. Alors comment anticiper au mieux ces problèmes ?

 

L’industrie peine à faire face au rebond des demandes de voyages

Après deux ans de restrictions de voyages limités par des procédures de franchissement des frontières alambiquées, on assiste à un phénomène de travel revenge : frustrés par la baisse ou l’absence de voyages pendant deux ans, de nombreux voyageurs veulent reprendre le chemin des aéroports.

Or, la profession a détruit de nombreux emplois depuis deux ans et les salariés ont choisi de quitter les professions du voyage. On manque d’agents de voyage, d’hôtesses et stewards, d’agents d’enregistrement, de personnel de sûreté dans les aéroports, de réceptionnistes dans les hôtels et de personnel de cuisine et de salle dans les restaurants.

Ceci implique que les compagnies ont été contraintes de limiter leurs opérations en annulant de nombreux vols par manque de personnel.

Depuis le début du mois de juin, nous avons assisté à plusieurs annulations de vol : alors même que l’été pointe à peine le bout de son nez, l’agence a été confrontée à plusieurs annulations de vol. A chaque fois, nos clients-voyageurs ont eu au maximum 24 heures de retard et nous avons pu sauver leurs voyages en réorganisant à la hâte acheminements, accueils, itinéraires et hébergements.

Malheureusement, les projections pour les mois de juillet et août ne sont pas des plus réjouissantes : la situation menace de s’aggraver.

 

Le manque de personnel

La reprise du trafic a été tellement forte qu’il a été difficile d’anticiper de nouvelles embauches : pour ne donner que l’exemple de Monde Authentique, rendez-vous compte qu’après avoir atteint un chiffre d’affaires record de 8 millions d’euros en 2019, notre activité a chuté à 2,6 millions en 2020 (et encore… 73% de ce chiffre a été réalisé entre janvier et mi-mars) puis 2,1 millions en 2021 (dont 88% au second semestre…). Avec une équipe très réduite (moins de la moitié de l’équipe pré-pandémie), nous avons déjà facturé 5,1 millions d’euros pour les départs de 2022, et nous devrions atteindre 7 millions d’ici la fin de l’année.

Comme indiqué plus haut, le secteur peine à recruter : les personnels qui travaillent dans les aéroports et dans les avions ont par définition des horaires qui peuvent s’étaler 24h/24 et 7j/7. Les employeurs constatent que recruter à des postes impliquant ce type d’horaires est de plus en plus difficile. De plus en plus, ce sont les clients-voyageurs eux-mêmes qui doivent enregistrer leurs bagages ou scanner leurs cartes d’embarquement.

Les organisations syndicales voient en cette situation exceptionnelle l’occasion de faire valoir les droits des travailleurs en augmentant la pression pesant sur les aéroports et les compagnies aériennes. Ainsi, l’intersyndicale des salariés des aéroports de Paris a déposé un préavis de grève à compter d’aujourd’hui, et ce jusqu’à une date indéterminée.

La tension des recrutements donne le pouvoir aux salariés. Depuis le mois de juin, partout en Europe, les personnels des compagnies aériennes et des aéroports réclament des augmentations de salaire (avec une inflation de 5,9% sur 1 an en France et près de 10% en Europe, nous les comprenons), des plannings de travail plus stables et des avantages sociaux. Sans pilotes, personnel navigant ou personnel de sureté, les avions ne peuvent pas décoller ou voler, ce qui conduit à des suppressions de vols.

Certaines compagnies aériennes ont anticipé dès le printemps des annulations de vols pour les mois de juillet et août. Cela n’exonère aucune compagnie de subir des annulations sauvages et « bien indépendantes de leur volonté ». Ainsi, alors que nous vivons actuellement une 7ème vague de Covid, les personnels ne peuvent anticiper la maladie et nombreux se déclarent malades juste quelques heures avant leur prise de poste. Comme la réglementation internationale du transport aérien impose un navigant commercial pour 50 passagers au maximum, certains transporteurs ont choisi en cas d’effectif réduit de limiter le nombre de passagers embarqués : ainsi, un vol de 162 passagers doit être opéré avec au moins 4 hôtesses et stewards. Si seuls 3 se présentent à leur poste de travail, la compagnie n’a pas d’autre choix que de limiter l’embarquement à 150 passagers.

 

Alors comment anticiper au mieux ces annulations de vol ?

Depuis 3 ans, nous avons l’obligation de transmettre aux transporteurs les coordonnées des passagers. Ainsi, toutes les compagnies aériennes que vous allez emprunter connaissent votre numéro de mobile et votre adresse électronique. C’est pourquoi vous recevez des e-mails et SMS de transporteurs qui vous annoncent des changements d’horaire de 5 minutes ou (moins agréable) des annulations de vols. Notre premier conseil : surveillez vos messages !

Enregistrez-vous en ligne : presque toutes les compagnies aériennes permettent l’enregistrement en ligne à leurs passagers, le plus souvent de 48h à 24h du départ. Sur votre reçu de billet électronique, retrouvez :

  • le numéro de dossier de réservation en 5 ou 6 caractères (on appelle ça un PNR : Passenger Name Record)
  • le numéro de billet, composé de 13 chiffres : les trois premiers indiquent le code de la compagnie (057 pour Air France, 157 pour Qatar Airways ou 176 pour Emirates, par exemple) et les 10 suivants la suite du numéro de billet.

Avec ces informations, vous pourrez choisir votre siège préféré dans l’avion, répondre aux propositions des compagnies aériennes qui vous inciteront à choisir des sièges plus confortables (moyennant finance) et limiter les risques d’être débarqués à cause de sur-réservation (surbooking). Enregistrez-vous sur tous vos vols au fur et à mesure de votre périple : ceci concerne votre vol aller, votre vol retour, et les éventuels vols intérieurs. Bien entendu, et malheureusement, s’enregistrer en ligne ne limite pas le risque d’annulation du vol annulé.

Installez l’application de la compagnie aérienne que vous allez utiliser sur votre téléphone : en introduisant votre n° de PNR, vous recevrez plein d’informations comme le n° de porte d’embarquement de votre vol. Pour limiter votre empreinte carbone, pensez à supprimer l’appli une fois rentrés de voyage !

Imprimez vos documents pour faciliter les contrôles : certificat de vaccination, passe sanitaire, billet d’avion, visa… imprimez tous ces documents et glissez-les dans une pochette pour tout avoir sous la main. (Pour l’anecdote et comme le veut l’adage « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais » l’auteur de ces lignes s’est retrouvé sans batterie sur son téléphone mobile lors de son retour à Roissy il y a quelques mois et n’a bien sûr pas été en mesure de présenter son passe vaccinal au contrôle à l’arrivée en France…)

Arrivez tôt à l’aéroport ! Vous serez moins stressé par les files d’attente à l’aéroport car quoiqu’il arrive, l’avion n’attend pas un passager coincé dans une file d’attente. Depuis des années, nous recommandons à nos clients-voyageurs d’arriver 3 heures à l’avance à l’aéroport. Depuis quelques mois, de nombreuses compagnies ouvrent leurs comptoirs d’enregistrement 4 heures avant le départ. Soyez les premiers ! Une fois que vous aurez votre carte d’accès à bord, essayez de n’avoir ni montre, ni ceinture ni rien d’autre qui puisse faire sonner un portique de sécurité : plus vous passerez vite au contrôle, plus vous faciliterez le travail des agents de sûreté et plus le parcours sera fluide pour tous les voyageurs.

Armez-vous de patience, partout, tout le temps : après tout, vous êtes en vacances ! Apportez des batteries externes pour recharger partout et tout le temps vos appareils électroniques (et vissez sur les têtes de vos enfants des casques audio : s’ils adorent Pat’ Patrouille, ça n’est pas forcément le cas de vos voisins d’infortune).

 

Quels sont vos droits et recours en cas d’annulation de votre vol ?

Dans le cas où un vol est annulé, selon les circonstances, le client final (vous) peut invoquer la responsabilité de la compagnie aérienne dans certaines conditions : selon le règlement européen RE 261/2004, dans le cas où le vol est annulé par la compagnie aérienne pour des causes qui lui sont propres (planning, grève ou maladie de son personnel), elle vous doit une compensation de 250€ à 600€ (selon la distance du vol) si vous avez été informé de cette annulation moins de 14 jours avant le départ du vol. Cette réglementation s’applique pour tous les vols opérés par un transporteur immatriculé dans l’UE et pour tous les vols au départ d’un aéroport de l’UE.

Si le vol est annulé pour une raison non-inhérente à la compagnie (par exemple, la DGAC impose une réduction de programme aux transporteurs), la compagnie n’est bien entendu pas responsable.

La compagnie n’acceptera de traiter cette demande d’indemnisation qu’avec vous. Cependant, pour avoir travaillé longtemps en compagnie aérienne avant de créer Monde Authentique, je connais les rouages des compagnies et je serai heureux de vous aider à constituer votre dossier de réclamation.

Contactez votre créateur de voyage si vous avez le moindre doute : nous sommes là pour aider nos clients-voyageurs ! Pour vous satisfaire au mieux, nous prenons cet été peu de vacances, Monde Authentique paye des heures supplémentaires aux salariés qui acceptent de travailler davantage et personnellement, je ne dors pas beaucoup 😉 en dehors des horaires d’ouverture de l’agence, nous consultons très régulièrement l’adresse contact@monde-authentique.com

Et ne paniquez pas ! Malgré la visibilité donnée aux perturbations par les média, plus de 98% des voyageurs français des dernières semaines sont arrivés à bon port le jour prévu : selon le dicton, « on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure ». On peut décliner cet adage aux avions !